Série photographique

Être là, là-bas, hors de soi

2006-2007

Les prises de vue proviennent de Hollande: Groningen (Quartier Hoornse Meer) – Argentine – Canada: plusieurs banlieues du Québec et Montréal.

Série d’oeuvres réalisées dans le cadre d’une résidence d’artistes de deux semaines dans le Wall House #2 de l’architecte américain John Hejduk – un projet de Noorderlicht Photography et de Wall House #2 Foundation (Groningen, Hollande).

Si la maison est un artefact construit à notre image, les projets de l’architecte américain John Hejduk transcendent cette dimension pour évoquer plutôt la tragédie même de la vie. En concevant une architecture subjective dans laquelle le fonctionnel rencontrerait le symbolique, les reliefs visibles des créations architecturales de  Hejduk évoquent des organes vitaux émergeant de leur matrice. Alors que les murs sont habituellement des éléments qui coupent l’accès, cachent et rendent opaque,  Wall-House #2  propose un renversement symbolique et métaphorique du <mur-obstacle> vers un potentiel de relations avec l’environnement extérieur.

J’ai créé une série d’images en cherchant à développer des résonances avec la pensée de John Hejduk, plus particulièrement avec sa conception de l’architecture comme partie intégrante du « contrat social ». Certaines images explorent des aspects poétiques de sa pensée, d’autres développent des points de vue plus politiques.

Rue des lotus, 2006 – 2007


Wall House 2 devait initialement être construite à Ridgefield, Connecticut, entourée d’arbres, mais fut plutôt aménagée à Groningen, près d’un lac. Par le truchement des techniques de transformations de l’image, j’ai imaginé d’autres relocalisations et transformations. J’ai resitué la maison dans de nouveaux contextes et métamorphosé son apparence.

Shadow_writing
Dans plusieurs des mises en scène ainsi créées, l’architecture de John Hejduk joue le rôle d’élément perturbateur. La maison fut relogée dans des contextes improbables, où son établissement serait d’ailleurs sans doute refusé.
Rue_de_Franchimont
Quelques images la présentent dans des Gated Communities nord-américaines, côtoyant des habitations communément appelées Monster Houses, ou McMansions. Sa présence au sein de ces communautés fortunées (lieux généralement décriés par les architectes et les urbanistes) crée des confrontations esthétiques, culturelles et sociales.
Linda
Dans d’autres images, sa mise en relation avec des éléments architecturaux incarnant la coupure et la ségrégation – particulièrement des murs urbains couverts de graffitis – se transforme en un appel à l’ouverture et à la communication.
Building_oneself
Une dernière image présente le Wall House à l’état de monument abandonné, au milieu d’un terrain en friche. Cette ruine à la décrépitude fabriquée semble évoquer une nostalgie à venir — peut-être celle qui accompagne la fin de toute utopie esthétique.